L’itinéraire

Comme d’habitude, je ne vous laisse pas sans rien… Voici la der de couv’ de l’itinéraire, c’est cadeau :

Une plongée saisissante au cœur d’une spirale infernale de meurtres, un thriller époustouflant qui ne livre sa vérité qu’à la dernière page.

Sur les traces d’un tueur en série légendaire. Une prostituée est retrouvée crucifiée en Toscane, selon une mise en scène macabre qui rappelle une longue série de meurtres commis entre 1968 et 1985. Le tueur en série que l’on appelait Il mostro serait-il de retour ? Mais pourquoi ressurgirait-il maintenant, après avoir été inactif toutes ces années ? Thomas est fasciné depuis toujours par ce tueur sanguinaire qui a terrifié l’Italie et n’a jamais pu être arrêté. Accompagné de ses deux plus proches amis, il décide de partir à Florence pour enquêter et tenter d’identifier enfin celui qui échappe à la justice depuis si longtemps. Ils sont loin d’imaginer ce qui les attend au bout du chemin… Une plongée saisissante au cœur d’une spirale infernale de meurtres, un mystère addictif qui ne livre sa vérité qu’à la dernière page.

Dans les épisodes précédents…

Efsy Washington ou l’auteur(e) connu(e) qui change de nom. Efsy Washington, cet(te) auteur(e) que personne ne connaît réellement et dont beaucoup cherchent l’identité, a de nouveau frappé pour un troisième roman choc. Sous ce pseudonyme quelque peu particulier, un auteur décide de reprendre l’anonymat et de nous offrir des textes sans censure éditoriale tout en dénonçant les problématiques de ce petit monde fermé. Oui oui, celui de l’édition.
Dans les premiers ouvrages, la question principale était de savoir qui se cachait derrière ce pseudo…

Best-seller

Dans un premier opus discuté, mêlant romance et pseudo thriller, Efsy nous fait entrer dans la peau d’une autrice un peu perdue et fait que cette dernière se pose de nombreuses questions sur la publication de ses écrits. On passe alors sur une femme qui, pour gagner en visibilité, suit les conseils aiguisés d’un agent littéraire. Bref, un premier livre qui, sous couvert d’une histoire relativement banale, fait une somme de dénonciations relativement intelligentes et intelligibles, peut-être même qu’il donne la recette pour écrire un Best-seller.

You want it darker

Dans un second opus, You want it darker, on remarque que le personnage est doué d’une certaine intelligence et d’un grand talent ? Pourquoi ? Parce qu’il est aisé de voir que son expérience va très loin. D’abord, la plume prise dans le premier roman montre des failles, des « erreurs » de débutant. Cependant, force est de constater que le deuxième quant à lui, par sa fluidité et sa construction, démontre que l’auteur(e) n’en est clairement pas à son coup d’essai. Une plume effilée qui dénonce un auteur qui en a sous le pied. De plus, le projet premier était de montrer qu’un livre n’a pas vraiment de chance, aussi bon soit-il, s’il ne passe pas dans les mains de la presse et des majors de l’édition.

Mais le plan date, de longtemps. La preuve ? Pourquoi faire des invitations à rejoindre l’expérience à des lecteurs de polars et thrillers ? Il est évident qu’Efsy a écrit le tout bien en avance pour ensuite appliquer quelques changements de peaufinage, inclure dans son texte quelques anecdotes pour charmer ou dégoûter certains de ses lecteurs. Eh oui, « vous le voulez plus sombre » quand on parle à des lecteurs aguerris de sombre, de glauque, c’est évident que ça allait faire mouche après la sortie d’un thriller plus que domestique !

Et alors, l’itinéraire ?

Bien évidemment, on ne va pas essouffler le public !

Pour ce faire, l’auteur part sur un tout autre terrain. Ici, nous retrouvons trois personnages qui n’ont, au premier abord, aucun rapport les uns avec les autres. En effet, si l’un est un peu distant, sérieux et droit dans ses bottes, l’autre est complètement surmené avec une personnalité complexe et tourmentée et est obnubilé par un tueur en série. Le troisième, lui, est une sorte de suiveur, noyant ses défaites dans la consommation de drogues diverses.

Quoi de mieux que ce trio surprenant pour mener l’enquête sur le meurtre d’une prostituée en Toscane dont on suppose le « monstre de Florence » en être l’auteur, un tueur en série dont personne encore ne connaît réellement l’identité : le plus fou des cold case.

Ce n’est pas la destination qui compte, mais l’itinéraire ! Quoique… attention à la chute 😉

L’écriture ?

Comme à son habitude, Efsy ne badine pas. Ici, nous trouvons notamment une plume incisive, pleine de cynisme. Il y a, à travers les lignes du roman, de la vulgarité, du sexe, de la drogue, de la violence et bien d’autres choses. Les choses sont annoncées telles quel. Parfois de façon crue, parfois d’une manière très subtile.

Et si toute cette violence était inhérente à l’être humain ? Si c’était une sorte de seconde nature ? Si, au fond, notre plus grand secret se cachait entre jalousie et perfidie ? Oui, le protagoniste va flirter avec la raison tout au long de cet itinéraire, mais aussi avec ses démons qui lui sont propres pour parvenir à ses fins : assouvir sa curiosité brûlante sur l’essence même du tueur redouté, celui qui a fait trembler l’Italie tout entière.

Par la construction du récit, nous sommes encore dans l’obligation de reconnaître que la plume n’est pas si nouvelle. Si l’intrigue l’est, si l’étalage du sombre est très présent, on voit à travers l’itinéraire que l’auteur(e) se joue de son lecteur, et ce, de manière subtile, limite dérangeante.

S’il y a des twists sympathiques, il y a surtout une fin bien ficelée. A vous de jouer… de lire ! 🙂