L’histoire d’un(e) auteur(e) qui écrit l’histoire d’une écrivaine qui écrit l’histoire… La suite !

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You want it darker

Alors attention, méfiance ! Pourquoi ? Parce qu’on n’en est plus au coup d’essai de l’auteur(e). Oui, ici, c’est un tome 2, la suite logique de l’expérience Efsy Washington. Cet opus a été rédigé notamment en fonction des interactions qui ont découlé du premier tome Best-Seller. Je ne saurais que grandement vous recommander de lire ce dernier… en premier 😉

Je vous mets quand même le résumé, pour que vous ayez conscience de ce dont on parle ici :
Efsy Washington, romancière, voit enfin sa carrière décoller. Grâce aux conseils de son agent et au soutien de son ami, Franck Thilliez, son premier roman connaît un succès commercial. Mais certains lecteurs sont déçus. Ils pensaient acheter un thriller et pas une romance légère sur fond d’intrigue policière simpliste ! Très bien, ils veulent du gore ? De l’hémoglobine ? Efsy est prête à leur en donner. C’est dans cet état d’esprit qu’elle se lance dans l’écriture de son nouveau roman : il sera plus sombre, et le plus réaliste possible. Elle s’inscrit donc dans un cours de criminologie. Son objectif est clair : décrire sans filtre, ce qui se passe dans le cerveau d’un tueur en série, quitte à choquer le lectorat. Mais quand elle trouve dans sa boîte à lettres un manuscrit anonyme intitulé You want it darker, la réalité rejoint la fiction… Et la dépasse. « Une plongée hallucinante dans la tête d’un serial killer. À lire de toute urgence ! (Stéphane Bourgoin) »

Maintenant que vous savez tout, je vais vous en parler, parce que ma lecture ne m’a pas laissée de marbre.

La plume d’Efsy Washington

Elle se veut bien plus fluide et percutante que dans le premier tome. Bien évidemment, on se doute que l’auteur(e) n’a pas changé, mais pourtant, la question se pose presque. L’intrigue oblige la plume à être plus incisive, plus cinglante. Les phrases se posent dans un contexte d’urgence. On assiste à un changement de style d’un passage à un autre, en fonction de quel protagoniste s’exprime.

Par exemple, si notre chère auteure en devenir étale toujours ses ressentis de manière un peu mièvre, il en va tout autrement avec les écrits anonymes. Ces derniers, plus virulents, apportent avec eux une écriture structurée par des phrases courtes, un rythme fracassant bercé par la violence. Un magma de colère, de vulgarité et de torture, finit par exploser tout au long du récit. Ce changement de ton flagrant par rapport au premier tome donne une dimension bien plus sombre à l’intrigue.

Mais alors, l’intrigue d’Efsy Wasington ?

Alors là, c’est un peu plus costaud ! 🙂

Si celle du tome 1 était à 90 % une « excuse », la noirceur de ce tome 2 est bien réelle. En effet, on suit, par le biais d’écrits reçus par France, envoyés par une sorte de pervers à l’âme assassine. On côtoie ici l’antre du mal, le refuge de celui qui torture, qui malmène, qui viole, etc., et qui met ses entrailles sur papier pour obtenir de la reconnaissance, celle d’une écrivaine sur la voie du succès qui pourrait potentiellement raconter son histoire.

Au final, on peut l’interpréter comme tel : le monstre tue tout en « aidant » France à mettre un peu de sombre dans ses futurs ouvrages. Une personne qui cherche de la reconnaissance via le récit d’une partie de sa vie, qui cherche à se faire connaître à travers la plume d’un ou d’une autre… ça ne vous rappelle rien ?

Bref, nous plongeons alors dans cette double mise en abyme pour découvrir deux caractères que tout semble opposer, mais qui, au final, se ressemblent aussi de par leurs travers humains.

En plan secondaire, nous retrouvons quelques personnages, certains qui nous sont familiers, comme le fameux Shneider, mais aussi un petit nouveau 😉

Et la construction du récit ?

Je la trouve pour ma part assez proche de celle du premier opus. En effet, nous avons la mise en abyme d’une mise en abyme… mise en abyme. Bref, vous l’aurez compris, l’auteur(e) est un génie (eh oui, je pèse mes mots).

En effet, ceci n’est pas qu’un simple exercice de style, c’est une combinaison sans accroc de violence VS espérance, admiration VS dégoût, et j’en passe. C’est aussi un subtil mélange entre fiction et réalité, le lecteur est toujours sur le fil et en vient facilement à se demander si la protagoniste elle-même existe ou si elle n’est que le fantasme de ce qu’une autre aurait pu être… Ce n’est pas clair ? Désolée, je m’y perds un peu :/

Un livre bien construit, des interventions pertinentes et de la noirceur (parfois gratuite), ça vous dit ? Que la réponse soit « bof » ou « oui », allez-y les yeux fermés, ce livre est un OVNI, mais un OVNI qui se laisse lire, se laisse apprivoiser tout en laissant un petit goût amer sur les mauvaises intentions humaines.

Un livre au coeur d’une expérience !

Rassurez-vous, vous ne trouverez pas ici une étude sociologique à proprement parler. En effet, pour ça, il faudrait plutôt rejoindre le groupe « Qui est Efsy Washington, l’ami(e) de Franck Thilliez ? ».

Dans ce dernier, vous trouverez toute une troupe d’enquêteurs enragés que la raison a délaissés depuis longtemps, des indices, de la bonne humeur et tout et tout. De même, vous pourrez voir que des anonymes ont eux aussi décidé de se rebeller et de prendre la plume, sous le regard bienveillant d’Efsy qui leur offre un label sur un plateau d’argent. Parmi eux, il y a Ambre Doe qui mélange suspense, thriller et fantastique, Clara May qui se jette dans la romance, Catherine Mottier qui nous livre un thriller prenant, et Suzie Q qui navigue entre suspense et tranche de vie pour vous mener à bon port. Bref, de belles pépites en devenir… tout autant de choses à découvrir sur ce groupe 🙂

Dans le livre, vous ne trouverez qu’un enchainement de glauque qui se laisse dévorer par les férus de thrillers et un style vraiment différent : une technique à part pour un rendu audacieux, le tout sous anonymat.

Vous voulez savoir qui est Efsy ? Lisez ses livres, des indices y sont semés. Vous voulez passer un bon moment entre détente et découverte ? Lisez ses livres… 😀

Quoi qu’il en soit, vous trouverez au sein de ce livre un code (oui oui, un Kryptos) à tenter de déchiffrer, et des identités à dénicher. Donc, c’est une évidence, quelle qu’elle soit, vous trouverez au moins une bonne raison de lire You want it darker !

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