C’est dans l’attente de la suite de Outsphere que j’ai eu l’occasion de lire cet opus, L’adieu à Camille, mais c’est sans regret. J’espère que Guy-Roger Duvert nous fera l’honneur de repasser dans cet univers afin de nous montrer ses améliorations, car il y a du potentiel, m’sieur dames, vraiment !

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auto édition Chroniques Science Fiction thriller

L’adieu à Camille

La reprise de lecture est un véritable succès ici, un livre qui se lit vite et bien, et qui sort complètement de ce à quoi nous a habitués l’auteur. Il faut dire qu’on passe de la science-fiction de la saga Outsphere au fantastique, en passant ici par… le thriller ! Oui oui, Guy-Roger Duvert s’y essaye, et c’est tant mieux.

Le résumé :

Installé depuis deux ans à la PJ de La Rochelle après avoir fui la capitale, le capitaine Gabriel Podilsky gère son deuil aussi bien que possible, ayant préféré s’aider de récentes technologies révolutionnaires là où d’autres se laissent tomber dans la dépression ou dans l’alcoolisme. Enclin aux relations conflictuelles, à la mauvaise foi et à un certain cynisme, ses rapports avec ses collègues se sont vite montrés compliqués, mais ne l’ont pas empêché de gagner une légitimité certaine sur place.
Lorsqu’on l’envoie enquêter sur la mort d’une actrice hollywoodienne venue tourner un long métrage international sur l’Île d’Aix, il n’est pas surpris d’y trouver des histoires de sexe, de drogue, de pouvoir et d’argent. Il l’est déjà beaucoup plus en découvrant que la même technologie dont il profite s’avère possiblement liée au meurtre. Il lui faut vite dénouer l’affaire, car pendant ce temps, les morts s’accumulent.

Et donc ?

Alors voilà, il y a plein de choses dites dans ce livres de 270 pages. Des points abordés tels que le deuil, la dépression, les coulisses d’un tournage, mais aussi l’intelligence artificielle en passant par, bien évidemment, l’enquête policière. Du coup, lu comme ça, c’est un peu fouillis, mais croyez-moi, le tout est pourtant très simple.

On suit les pas de Gabriel Podilsky, un flic particulier au charme bien caché, un peu ronchon et relativement bourru. Ce dernier met en avant son sale caractère, à croire, pour se rendre volontairement asocial et se protéger des rapports humains. On sent, au fil de la lecture, qu’il est bien plus fin que Guy-Roger Duvert le laisse paraître au premier abord, plus sympathique aussi, mais surtout plus empathique. Bref, un bonhomme qui évolue dans nos esprits.

Suivant ce policier, on embarque donc sur l’île d’Aix, petite commune à part entière (et c’est rien de le dire) du sud ouest de la France, en Charentes-Maritimes. On y retrouve les coulisses d’un film en plein tournage (joli clin d’œil aux activités de l’auteur) ou s’accumulent les cadavres.

L’intrigue

Depuis des années, une technologie a quant à elle aidé les personnes en deuil, leur permettant de rester en contact avec la personne décédée, comme un hologramme implanté dans le cerveau, une réplique parfaite de ce qu’était l’entité, scannée par une firme. Je me suis, de ce côté là, retrouvée catapultée dans un mélange de Her, Final cut ou encore Black mirror… Ces intrigues où l’on trouve un moyen de pallier la solitude, le deuil ou la dépression qui en découle via l’intelligence artificielle et notre capacité à trouver du réconfort via la présence qu’elle représente.

Ce thème, à mon goût un peu « survolé » prend tout son sens dans cette histoire. L’auteur fait encore preuve d’imagination pour nous mettre un petit peu de SF dans son intrigue. On sent le domaine de prédilection, sans qu’il ne vienne empiéter sur l’intrigue principale pour autant.

L’écriture

Comme à son habitude, on retrouve de la part de Guy-Roger Duvert une écriture simple, fluide, qui nous propulse dans une lecture très cinématographique. Les décors sont épurés dans la description tout en nous laissant les détails nécessaires pour n’avoir aucun mal à les visualiser. A chacune de mes lecture, je prends énormément de plaisir sur ce point : on voit les choses, on devine les décors, on expérimente les lieux sans même n’y avoir jamais mis les pieds. Et ça, c’est fort 😉

Les personnages

Quant à eux, ils sont de même assez décrits pour qu’on puisse les apprécier (ou les détester), mais toujours avec retenue. C’est encore une fois au lecteur de se faire une image de l’être. Pour ma part, j’aime beaucoup cette façon de faire. Guy-Roger Duvert nous donne les indices, les grandes lignes des caractères… mais sans trop en dévoiler, comme par pudeur, laissant son lecteur se faire une opinion sur la réaction potentielle d’un personnage.

Cela démontre, entre autres, un grand travail sur leur psychologie. Si au premier abord, on pourrait croire que les personnages sont survolés, il faut pourtant qu’ils soient sacrément bien creusés pour que le lecteur trouve le tout logique et cohérent. Les réactions qu’elles soient gestuelles ou verbales ne laissent aucune place au doute, et tiennent la route du début à la fin. En bref, on ne s’épanche pas, mais les protagoniste restent de leur côté tellement… humains !

Un truc qui ne va pas ?

Le point noir que j’ai vu en revanche dans ce livre, c’est le dénouement. Il faut dire que certaines scènes, et ce bien évidemment très subjectivement, auraient mérité un peu de raccourci pour laisser plus de place au switch final. Je trouve que ce dernier est un petit peu abrupt. Il fait sens, sans aucun doute, mais arrive trop brusquement. Nous avons une première chute qui est complétée par la suite. Ces deux à-coups auraient mérité d’être approfondis.

En bref !

Je recommande cet ouvrage. Non seulement parce que j’aime beaucoup les propositions de l’auteur, mais surtout que pour un premier essai du genre, il est bon ! On retrouve ici une écriture très agréable avec une patte reconnaissable, des personnages attachiants (oui oui, combo d’attachants et de chiants 😀 ) malgré leur distance, des décors que vous ne pouvez que visualiser et… petite dernière mais pas des moindres, un auteur qui a tout compris et qui appelle un chat un chat : on dit « chocolatine » ! 😀

Une lecture sympa pour cette fin d’été : rapide, fluide, prenante et addictive. Des chapitres courts et un rythme plutôt bien maintenu sorti de quelques petites longueurs (quand je dis quelques, c’est quelques, hein ? Je dois compter l’équivalent de trois pages dans le livre, au maximum). Un essai dans un style bien différent, mais qui reste prometteur.

Du coup…

J’espère que Guy-Roger Duvert nous fera l’honneur de repasser dans cet univers afin de nous montrer ses améliorations, car il y a du potentiel, m’sieur dames, vraiment !

Pour plus d’infos sur le produit, n’hésitez pas à le feuilleter, je vous laisse le lien ci-dessous. En attendant vos retours potentiels, bien bonne soirée à tous, et bonne lecture ! 😉

4 réponses sur « L’adieu à Camille »

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