Outsphere

Je referme à l’instant les 313 pages qui composent le premier roman de Guy-Roger Duvert. Plein de choses à dire alors… commençons par le commencement :

Guy-Roger Duvert, qui est-ce ? Il a débuté dans le secteur cinématographique comme compositeur de musiques de films. Il a ainsi composé pour plusieurs long métrages, dont un sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs. Désormais installé à Los Angeles, il travaille également pour des bandes-annonces de blockbusters hollywoodiens, comme Transformers 3, Green Lantern, Prometheus, Lone Survivor…
En tant que réalisateur, il sort en 2014 son second court métrage, Cassandra, qui fait une percée unique en festivals, avec plus de 100 sélections et 58 prix à l’international. En reprenant la même équipe, et en l’étoffant, il tourne un an plus tard son premier long métrage, Virtual Revolution.

Du coup, il vient ici non en tant que réalisateur, scénariste ou encore compositeur, mais en tant qu’auteur. Découvert à la croisée facebookienne, j’ai l’honneur d’avoir son roman proposé en service de presse, avec humilité et bonne humeur, je le remercie d’ailleurs très sincèrement pour nos échanges et sa confiance.

Parlons maintenant de ce livre, on est là pour ça, non ? 😉
Vous voilà un petit résumé, pour vous mettre en appétit :
Après avoir quitté une Terre mourante du fait des erreurs de nos sociétés, l’Arche, premier vaisseau à coloniser une exoplanète, arrive au bout d’un long voyage de 80 ans. Les colons sortent de leurs caissons cryogéniques et découvrent ce qui doit devenir un nouveau commencement pour l’humanité. Une nouvelle planète, un monde principalement végétal baptisé Eden.
Les surprises se cumulent vite : la surface abrite une espèce primitive mais intelligente, des ruines prouvent l’existence de civilisations passées avancées, le système climatique obéit à des règles très particulières. Mais malgré tout cela, la colonisation commence de manière somme toute très classique, avec les traditionnelles oppositions entre militaires, scientifiques, civils.
Mais tout change avec l’arrivée d’un nouveau joueur : un second vaisseau spatial arrive, quelques mois seulement après l’Arche. A son bord, des Terriens partis 60 ans plus tard, bénéficiant d’une technologie plus avancée, et eux même fortement modifiés génétiquement. Capables de se synchroniser et de communiquer télépathiquement entre eux, ils sont devenus une espèce fondamentalement collectiviste, que tout oppose aux traditionnels Terriens individualistes de l’Arche. Les deux peuples essaient dans un premier temps de cohabiter et d’apprendre les uns des autres, mais les obstacles rencontrés, le passé de la planète qui s’avère beaucoup plus riche et mystérieux que prévu, vont rapidement augmenter les tensions. Eden représente-t-il un nouvel espoir, ou au contraire la fin d’une civilisation?
« Outsphere » est une saga de science-fiction, qui tout en développant un univers particulièrement fouillé, s’amuse à explorer des questions philosophiques liées d’un côté au transhumanisme, de l’autre aux oppositions entre pensées collectivistes et individualistes.

N’étant pas vraiment habituée à ce style littéraire, il faut dire que la quatrième de couverture (et la couverture) m’ont de suite attirée et ont titillé ma curiosité. Et quelle n’est pas ma surprise de préciser que j’ai vraiment beaucoup apprécié le récit.

Nous avons d’abord l’entrée en jeu des Anciens, une population humaine qui a fui la Terre. Jusque là, rien de bien compliqué, mais l’auteur s’amuse à contextualiser ses personnages, et pour ce faire, il nous en met plein la vue avec différentes équipes, comme des castes. Tantôt nous serons happés dans le monde des militaires, plus ou moins éclaireurs qui feront respecter l’ordre au sein des troupes civiles… et scientifiques. Nous avons dès le début plusieurs personnages qui nous sont présentés, de manière plus ou moins succincte. Ces fameux Anciens, je vous laisse imaginer qu’on s’y identifie sans trop de problème, ils sont nous. Sur un autre territoire, l’Arche, qui les conduira jusqu’à Eden, l’exoplanète qui leur permettra de sauver l’Humanité dans un lieu plus sûr. Tout un monde à reconstruire, voilà un dessein intéressant.

Ce serait sans compter sur l’intervention des Atlantes, population elle aussi venue de la Terre. Alors que les humains ont mis 80 ans pour voyager et atteindre leur dessein à travers l’espoir d’Eden, les Atlantes sont partis 60 ans plus tard. De nouvelles technologies, un autre mode de vie et un fonctionnement complètement différent « du nôtre » vont nous faire découvrir ce peuple qui aura réussi à faire ce même voyage en seulement vingt ans. À bord de l’Utopia, nous découvrons alors cette espèce humanoïde dont on ne connaît pas réellement les besoins ou les envies vis à vis de la colonisation d’Eden. On les sait plus avancés sur certaines technologies, capables de se synchroniser les uns aux autres pour un conscient collectif et doués d’une incapacité à mentir ou encore comploter. Bonne ou mauvaise chose ?

Nous découvrirons aussi rapidement, et en même temps que les divers équipages, qu’Eden est une planète habitée par diverses espèces. La faune et la flore y sont riches. Aussi riches qu’elles peuvent être dangereuses et d’ailleurs composées entre autre d’une génération sauvage, primitive… de ce qu’on croirait être des humains.

On pourrait penser qu’il s’agit là d’un conflit intergénérationnel à grande échelle 🙂

Pour renforcer encore les péripéties et les différentes possibilités qui s’offrent à nous, nous avons aussi des conditions climatiques qui mettent toutes les espèces à rudes épreuves.

Entre la foi de trouver un monde meilleur, la volonté de ne pas refaire les mêmes erreurs… Ne restons-nous pas des Hommes ? Tout est à découvrir dans les aventures d’Outsphere.
Eden est-il vraiment le « paradis » tant espéré ?
L’ambiance n’est que plus oppressante au fil des pages qui se tournent. On ne sait pas finalement si l’envie de changer de planète est salutaire. On aurait pu croire qu’un simple déménagement était faisable, mais… certainement pas ici.

Entre une intrigue bien menée, un suspense maintenu, une plume fluide qui ne laisse aucun temps mort… Nous avons ici un vrai petit bijou. Nous avons plusieurs histoires comptées en une seule, tous les tiroirs s’ouvrent et se referment pour ne laisser présager que du bon dans le deuxième tome de cette saga naissante.

Vous l’aurez compris, je le conseille 😉
Je remercie l’auteur en attendant patiemment la suite et… je vous souhaite à tous d’excellentes lectures ! 🙂

2 réponses sur « Outsphere »

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