La lune est une fausse blonde

Je ferme le livre d’Eliza de Varga, 172 pages d’interrogations. Ce livre m’a donné du fil à retordre de par son originalité. D’une particularité extrême, il n’est pas (à mon avis) à mettre entre toutes les mains.

Un résumé ? Ça va vous mettre sur la voie de ce que j’entends 😉

Je ne sais plus qui a dit « arriver brûlant à sa table de travail, s’asseoir, écrire froidement ». J’arrive glacée, j’écris ébouillantée, je relis, je balance. Je m’assois à mon bureau et j’écris : LORETTE BLANCHE. Avec les lettres de LORETTE BLANCHE je peux faire :
CHATTE
CROTTE
RECTALE,

BALLE
AORTE
TRANCHÉE,

CROTALE
CRÂNE
ÉCLATÉE.

C’est déjà ça.
Dis, peut-on avorter de sa mère comme d’un enfant qu’on aime et qu’on ne saurait garder ? »

Alors ce livre, qu’est-ce que c’est exactement ? Je pense que chacun aura une interprétation différente tellement il fait « voyager ». L’intrigue ? C’est une femme qui découvre et redécouvre le décès de sa mère le jour où elle en reçoit les cendres. Flanquée avec cette urne, elle nous fait part de ses doutes, de ses peurs d’enfant, de ses impressions et de ses souvenirs concernant sa mère, son enfance.

C’est un livre beau, tout en poésie, mais sombre aussi. le vague à l’âme de la protagoniste est touchant. On est plongé dans cette famille d’artistes avec une mère comédienne dont la fille est « compositeur ». Alors qu’elle a un contrat en cours sur un texte, elle perd pied suite à cet événement qu’elle ne réalisait pas jusque là.

Comment se défaire de se propres fantômes ? Comment comprendre une personne qui n’est plus là pour répondre à nos questions ? Tout un tas de non-dits, d’incompréhensions, d’interprétations qui n’étaient pas forcément les bonnes… En fait, l’état d’esprit de chaque enfant envers ses parents, avec l’originalité qu’on n’a pas tout une mère actrice 😉

Je pense être passée à côté de quelque chose, mais j’ai su voir dans cet ouvrage quelque chose de grand. Une plume saccadée, des idées couchées sur papier comme quelqu’un qui fait un introspection. C’est d’ailleurs en grande partie ça, ce livre, une introspection. Une confrontation des sentiments, le sens à une vie. Entre rêverie et réalité, divagations et amertume, nous avons ici l’étalage des émotions subies par cette femme qui a perdu sa mère. Un être qui malgré tout lui manquera toujours.

Du coup, aussi mal à l’aise que ce livre a pu me mettre dans un sens, il m’a littéralement transportée de l’autre. Soit, je remercie grandement l’auteure de m’avoir donné l’occasion de la découvrir. Son écrit est « tout public » tout en étant intimiste. Une résilience percutante !
Je le recommande grandement, ne serait-ce que pour pouvoir échanger sur ce petit OVNI 😉

Bonne lecture à tous ! 🙂

3 réponses sur « La lune est une fausse blonde »

Ta chronique m’a donné follement envie de découvrir cet ovni à la poétique haletante – on dirait ! Il faut que je me le prenne absolument ! Merci pour la découverte 😉 Je l’achète et dès que je l’aurai lu, je ne sais pas quand, je reviendrai t’en parler ! 😀

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