Comme un chien

Pour ne pas trop m’épancher sur le nouveau bouleversement qu’a provoqué ce livre sur mes petits neurones, je vous pose là le résumé :
Retranché derrière une totale indifférence au monde qui l’entoure, aux joies et aux malheurs des autres, Jimmy avance dans la vie comme on respire, simple réflexe inconscient.
Nils, éphémère parmi les éphémères, atteint d’une maladie génétique, construit la sienne avec en point de mire une fin programmée qu’il sait proche.
L’un entrevoit la mort comme une porte de sortie possible, l’autre la perçoit comme une injustice.
Leur rencontre cet été là les poussera à rebattre les cartes, à reconsidérer leur perception de l’existence, et leur ouvrira des horizons plus larges, bien au delà de leurs drames personnels.

En gros, ce livre, c’est une ode à l’amour, mais écrit avec les tripes… D’une beauté implacable, il m’a fallu bien 24h avant de pouvoir en faire une chronique. L’auteur a cette capacité étrange à nous faire sentir si mal et si bien en même temps. De cette façon incisive qu’il a de créer les situations, on trouve ici une peinture des Hommes, des émotions, des intentions qui leur sont propres. Et, comme de bien entendu, elles peuvent être belles tout comme elles peuvent être des plus moches.

Alors ici, qu’avons-nous exactement ? Ici, nous trouvons un jeune homme que la vie a bouffé, avalé et recraché sans lui laisser la moindre chance d’en ressortir indemne. Une âme vagabonde qui, au détour du chemin, cherche des miettes d’amour que ce qu’il lui reste de famille n’est pas capable de lui donner. Un être tellement rongé par le pire, qu’il en oublie être encore capable d’aimer ou d’être aimé.
Il fera la rencontre d’un garçon de son âge qui lui, est malade. Une maladie génétique qui de même le ronge. Ces deux jeunes que tout sépare vont vivre de folles aventures grâce auxquelles ils vont, à leur manière retrouver un second souffle, un nouvel espoir, un pseudo goût à la vie. Là où tout aurait pu finir, on se rend compte que tout commence.

Au travers d’une vie peu amène, nous suivons des personnages attachants, des situations émouvantes, des tranches de vie bien décrites. La plume de l’auteur changeante, démarquant bien les différents personnages et leurs ressentis est vraiment parfaite. Empreinte parfois de poésie, d’autres fois de violence et de langage familier, elle nous laisse vaciller au rythme du récit entre colère, tristesse et profonde empathie. On aura là aussi un trop plein d’amour qui se déverse à travers les mots et les maux des uns ou des autres. Dans quelques passages que je trouvais un peu longs ou redondants au premier abord, je me rends compte qu’il y a beaucoup d’amour et de tendresse à trouver. Finalement, ça fait du bien, vraiment !

Au-delà de la plume et des mots, nous avons aussi une ambiance. Replongée dans certains souvenirs de mon enfance, j’ai trouvé les sorties et les dialogues vraiment bien pensés et retranscrits. Il y a tout un panel d’émotions à en tirer et de la finesse qui en ressort. Chacun des personnages, au travers de son rôle et de sa personnalité, nous fait comprendre le pourquoi des ses agissements. Même si tout n’est pas excusable ou encore admissible, tout est en revanche concevable et justifié. Entre malchance, accidents, non-dits, mensonges, nous avons aussi la bienveillance, la culpabilité, la protection, et surtout, l’envie de s’en sortir coûte que coûte, donnant un nouvel entrain au récit, chaque fois un peu plus fort.

Même en en parlant pendant des heures durant, on ne pourra pas vraiment exprimer tout ce par quoi on passe en lisant ces lignes, autant que je m’arrête 🙂

Sachez en revanche qu’il s’agit là d’un véritable coup de coeur, un livre plein de bons sentiments, mais qui ne tombe jamais dans le mièvre. Un appel au bon sens sur les différents « accidents » de la vie auxquels personne ne réagit de la même manière.

Je remercie l’auteur qui, encore une fois, m’a laissée indignée, triste, heureuse, pensive… tout ça en même temps et en quelques pages seulement. Merci pour ces mots, pour cette plume, pour ces variations qui, une fois de plus, le font passer en haut de la PAL. C’est la deuxième fois que je le lis et, pour ma part, ce ne sera certainement pas la dernière. Cette approche de l’écriture qui rend les textes entiers va certainement me pousser à rouvrir rapidement un ouvrage. Quelle que soit l’histoire, ce qui me plaît ici, c’est la façon de la raconter ! 🙂

Je crois que Cédric Veto alias Cetro pourrait me faire rêver en me parlant de mes journées ménage (c’est pour donner quelques idées d’écriture en cas de page blanche 😀 )

Bien bonnes lectures à vous pour cette fin d’année inédite ! 🙂

2 réponses sur « Comme un chien »

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :