Un chant de coquelicot

Me voilà sortie de cette lecture un peu mitigée pour ma part. Pour ceux qui me connaissent un peu, vous vous douterez que je sors ici totalement de ma zone de confort. Le contact avec l’autrice ayant été « naturel », c’est assurée que je me suis lancé ce défi 😉
Je vous laisse là le résumé :
Suite à un grave accident, Balsamine tente de reconstruire sa vie dans un nouvel internat, où elle rencontrera de nouveaux amis… et autres rencontres.
Octobre 1976, Balsamine intègre un prestigieux lycée parisien, afin que son lourd passé ne vienne pas empêcher la réussite de ses études et de ses projets. Timide et discrète, elle va tenter de dissimuler ses secrets et son origine. C’était sans compter sur sa rencontre avec Ernest, un garçon provocateur et étrangement attirant ; Chantal, avec sa silhouette dentelée et ses coups bas ; ou encore les jumelles Préjean, qui se révéleront comme ses plus fidèles alliées.
Confrontée aux premiers émois adolescents et aux difficultés de la vie d’adulte, Balsamine devra faire des choix pour se définir elle-même, entre les mœurs strictes de son époque et ses rêves de liberté et d’amour.
L’arrivée dans son nouvel internat est l’occasion pour Balsamine de se reconstruire, d’apprendre à rouvrir son coeur et à se rouvrir aux autres. Ce roman dépeint la progression de Balsamine et de ses nouveaux compagnons, analysant leurs rêves de liberté et d’amour comprimés dans une société stricte.

Alors voilà, nous avons là la vie de deux jeunes qui tombent amoureux alors qu’ils sont au lycée et nous les suivons pas à pas en fonction de leurs déboires, de leurs aventures, de leurs amitiés et j’en passe. Il faut dire que l’histoire en elle-même est très touchante et sincère, on retrouve dedans tous les codes de ce qu’on a vécu nous-même lors de nos premières rencontres, de nos premiers émois…

Les événements qui se mettent sur le chemin de Balsamine sont assez prenants, choquant la jeune fille à vif. D’abord solitaire, on la découvre au fil des pages comme une personne aimante, sensible, belle et surtout avec des principes. L’intelligence de ce roman est là, aussi, elle nous montre comment l’adolescence et l’entrée dans la vie adulte est un sujet complexe et universel : on n’a pas de mal à s’identifier aux personnages, même si ces derniers relatent la fin des années 70 (période que je n’ai pas connue 😉 ).

Du coup, qu’est-ce qui aurait pu me gêner dans cet ouvrage ? Sachez que ce n’est en aucun cas de la faute de l’autrice, qui elle fait clairement « le taff ». Mon soucis est que je ne suis pas habituée à ce genre de lecture et à ce genre « d’action », je suis donc passée à côté de certaines choses, trouvant dans l’écrit quelques longueurs.

En revanche, ce que j’ai apprécié, c’est définitivement la plume de Marianne. Fluide du début à la fin, nous avons une sorte de poésie dans les lignes qui nous renvoie de façon très plaisante à l’histoire en cours de lecture. Sans fioritures et avec une insistance bien dosée sur les passages « clés » qui vont bercer Balsamine, nous avons une description du personnage qui est prenante et fouillée.
Ernest n’est évidemment pas de reste. On apprendra le passé de ce jeune homme afin d’en comprendre les réactions. Tous les personnages du roman sont travaillés, poussés dans leurs retranchements, et nous font mettre le doigts sur les questions qu’on se posait à leur âge, parfois même encore aujourd’hui, alors qu’on a vieilli. Tout cet aspect, cette entrée en matière, cette levée du voile sur la jeunesse pour nous la mettre devant les yeux sans tomber dans les clichés est vraiment agréable. Je revois certaines scènes (oui oui, je les revois 😉 ) et vous ne pouvez pas passer à côté de vous-même sur ce coup, parfois avec un pincement au coeur, parfois avec le sourire.

Quoi qu’il en soit, une belle réussite pour le travail de « remise au goût du jour ». Idem, le sujet étant intemporel, il a quand même fallu faire un travail sur cette époque, qui parait toute proche et si loin en même temps, afin que l’écrit soit tout aussi intemporel : une personne de mon âge qui arrive à visualiser une situation se passant une quinzaine d’années avant sa naissance, c’est quand même bien pensé. La sensibilité de l’écriture est donc indéniablement présente et dresse un tableau bienveillant et sympathique de la jeunesse et des premiers pas dans la sexualité.

À travers des mises en scènes soignées et des personnages étudiés, nous avons un panel de ressentis, qu’ils soient bons ou mauvais, sur les interactions entre membres d’une même communauté (estudiantine comme familiale). Nous avons aussi l’approche relativement développée du conflit intergénérationnel, ce qui est intéressant et criant de vérité. Bref, tout est décrit avec style, il faut le reconnaître ! 🙂

Du coup, voilà que je ne suis pas sous le charme à proprement dit, mais je suis obligée d’avouer que malgré quelques longueurs et redondances, ce livre m’a parlé. Cette histoire qui s’est immiscée dans ma vie de lectrice de thrillers m’a fait du bien. Comme un souvenir, un petit vague à l’âme qu’on ne prend pas le temps de s’offrir en temps normal…

Si elle a réussi à me faire passer un bon moment de lecture avec ce roman, je vous laisse deviner qu’elle offrira un vrai coup de coeur aux lecteurs de romance. Chaussez vos baskets et faites un petit voyage dans le passé via les mots sensibles et intelligents de Marianne. Je souhaite une belle route au coquelicot sympathique et la bonne tranche de vie qui nous est offerte ici 😉

Bien bonnes lectures à tous ! 🙂

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