Catégories
Chroniques thriller

Les morsures de l’ombre

Je referme à l’instant les 300 pages de Karine Giébel, les morsures de l’ombre. Je ne sais plus comment interpréter cette auteure tellement je la trouve intrigante : je passe de l’ennui avec Satan était un ange, trop long et flanqué de dialogues qui nous perdent presque puis je tombe amoureuse du purgatoire des innocents. Ce dernier me redonne confiance et je me lance donc dans les morsures et là, ô misère, je retombe sur des redondances et des longueurs qui me lassent bien sur les quasi 200 premières pages.

On ne va pas se mentir, l’intrigue est bonne, les personnages posés, tout se passe bien et l’écriture est fluide mais… On retrouve ici le huis-clos du purgatoire (ce que l’auteure a certainement mené volontairement puisqu’elle même y fait allusion à plusieurs reprises), ce qui m’a dérangée quelque part. On passe sur un « univers carcéral » avec seulement deux protagonistes auquel on trouve en parallèle l’enquête du thriller. Le soucis, c’est que le huis-clos passe de palpitant à redondant très vite, les dialogues tournent en boucle et, de manière totalement subjective, j’ai trouvé toute cette partie trop longue. Deux choses sont importantes dont la volonté de l’auteure de nous faire prendre conscience d’une descente aux enfers longue et tenace, ce qui est tellement bien traduit par ces chapitres qu’il faut être tenace pour en lire l’enchaînement. De même, il y à cette notion de longueur obligatoire dans l’attente, la souffrance et le martyre des personnage. D’où, on peut penser qu’elle n’avait guère le choix des armes pour traduire tout ça depuis le fond d’une cave.

Passé cet abord qui m’a grandement freinée dans mon enthousiasme, il faut savoir que, comme à son habitude, Karine ébranle dans sa fin. Celle ci m’a encore une fois laissée parterre. Un switch en emmène un autre… rien n’est laissé au hasard et ça, c’est du grand art.

Du coup, malgré ces fameuses longueurs qui m’ont faite piétiner pendant pas mal de pages, vous avez là une histoire tragique, mais belle. L’écriture de l’auteure qui laisse quand même sa patte et nous fait avancer de façon « entêtée » quand on connaît son style. On sait que la fin va nous plaire quoiqu’il advienne, donc on y va les yeux fermés

Pour ceux qui aiment bien les huis-clos avec descriptions lancinantes de situations entrecoupées de « silence » (je crois bien que ce mot et des plus parfaits pour décrire cette ambiance), je vous le conseille d’autant plus, vous y trouverez votre compte !

Bonne lecture à tous.

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :