Observés

Pour faire les choses bien, je vous laisse là un résumé, que tout le monde soit dans l’ambiance 🙂
Changer de vie, partir, fuir ses problèmes. Ibrahim fait le choix difficile, pour sa famille et lui-même, de déménager, de traverser la France pour laisser loin derrière eux les tourments qui les rongent. À leur arrivée dans cette nouvelle maison, déjà riche d’Histoire, tout paraît se présenter sous les meilleurs auspices, chacun voit dans ce changement radical une occasion de se reconstruire.Pourtant, un regard extérieur, inquisiteur et violateur, viendra très vite remettre en question cet équilibre qu’ils pensaient avoir enfin trouvé et raviver leurs vieux démons.

Tout commence relativement doucement, nous contant l’histoire d’Ibrahim, et de sa petite famille, parti pour une nouvelle vie dans le sud ouest de la France, loin des tumultes de Paris. On sent, assez rapidement, s’immiscer le glauque, sourdement, à tout petit pas, de façon insidieuse. Une vie qui semble loin et si proche en même temps, narrée intelligemment, nous laisse entrevoir un passé compliqué, voire conflictuel au sein de la famille. Le père d’Ibrahim, n’y étant pas pour rien, vient ajouter un peu plus de lourdeur à cette ambiance déjà oppressante alors qu’il est décédé depuis dix ans. Quand le fantôme d’un passé sombre et flou vient s’ajouter au contexte, on entre dans le récit avec une facilité troublante. C’est donc en totale immersion que j’ai suivi cet écrit tantôt joyeux et léger, tantôt empreint d’une profonde aigreur. C’est entre colère, joie, déroutement et intuitions que nous suivons les trois protagonistes de notre récit.

Du coup, la plume ? Encore une fois, Cetro use de mots percutants. Saisie d’une main de maître, cette plume nous plonge littéralement dans un conte. Entre choix fin des mots et finesse de narration, ça a encore fait mouche chez moi. La contextualisation est toujours aussi bonne : une écriture cinématographique qui nous fait pénétrer les décors. J’ai joué très longtemps aux côtés de Sohan avec le peuple de l’herbe.
La narration est entrecoupée avec des lettres, venant tout droit de l’étranger, de celui qui regarde, qui voit, qui met son omniprésence en avant sans que l’on sache si cette dernière est protectrice ou bien au contraire malveillante (même si on s’en doute au vu du style). On ne le saura qu’au fil du récit. Là encore, l’auteur use de nombreux retournements de situations pour nous laisser sur de fausses pistes. On se perd alors au même titre que ses personnages.

L’intrigue est bien pensée, et bien ficelée. Même si j’ai su un peu avant qui était qui, j’avoue que je ne savais pas le pourquoi et étais bien loin de m’en douter. Du coup, je me suis laissé bercer par l’auteur qui, avec son vocabulaire châtié, nous entraîne dans un tourbillon particulier, toujours sur le fil entre paranoïa et faits réels. C’est fin joué, pour notre plus grand plaisir, mais là, je ne peux vous en dire plus, il va vous falloir le lire 😉

Le petit plus non négligeable ? Cetro fait mention du glacier de Soulac (dont le nom m’échappe). Ce dernier me renvoyant directement à des souvenirs de sortie de festival, je le remercie pour ses petits clins d’œil faits sur lé région, connue entre autre pour son vin 😉

Un livre bien charmant sur une histoire qui l’est beaucoup moins. Bref, une belle écriture (qu’on ne nomme plus), une intrigue prenante, haletante et aux retournements réfléchis, une crédibilité poignante… Une aventure à ne pas rater !
Cetro n’a, je l’espère, pas fini de nous faire rêver (ou cauchemarder) avec ses histoires. Je vous recommande donc grandement d’aller voir du côté de celle-ci en attendant les suivantes 😉

Bonnes lectures à tous ! 🙂

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