Virtual revolution

Je referme le livre de Guy-Roger Duvert, Virtual revolution, un livre préquel au film éponyme. Pour ma part, ceux qui me connaissent le savent, je ne suis pas experte de ce genre de littérature/cinématographie. Il faut dire que ma curiosité a été piquée au vif, alors me voilà lancée dans cette aventure. Ce que j’avais lu de cet auteur m’a laissée tantôt enjouée, tantôt perplexe, j’ai donc voulu en savoir plus…

Je vous laisse là le quatrième de couverture:
En 2046, les trois quarts de la population ont fui la réalité, passant leur temps connectés dans des mondes virtuels. Notre société n’est plus la même, désormais scindée entre trois catégories sociales : les Connectés, devenus de véritables junkies virtuels, les Vivants, qui refusent cette technologie, et enfin les Hybrides, partageant leur temps entre virtuel et réel.
À Neo Paris, Nash Trenton, un Hybride ancien flic et désormais barbouze privée, reçoit comme mission d’enquêter sur des phénomènes en apparence surnaturels se produisant en ligne. Se pourrait-il qu’un Dieu existe dans la matrice? À New-York, Genna, jeune surdouée rejetant avec force les attraits de la réalité virtuelle, travaille pour Interpol et se retrouve sur une affaire curieuse de meurtres tous perpétrés par des Connectés. Enfin, à Tokyo, Rei, jeune junkie virtuelle, vit dans un ghetto avec son amie. Les deux sont heureuses, passant leur temps en ligne, jusqu’au jour où des hommes en noir et augmentés cybernétiquement kidnappent son amie et tentent de l’éliminer, elle. Complètement inadaptée à la vie réelle, elle va néanmoins se lancer sur la piste de son amie.
Un Hybride, une Vivante et une Connectée. Trois destins liés dans une société corrompue qui a su répondre aux problèmes d’hier en en créant de nouveaux…
Virtual Revolution 2046 est le quatrième roman de Guy-Roger Duvert, réalisateur, compositeur de musiques de films et auteur vivant à Los Angeles depuis une dizaine d’années. Après avoir remporté le prix Amazon TV5 Monde en 2019 pour son premier roman Outsphere, il explore cette fois-ci l’impact à venir qu’aura l’essor de la réalité virtuelle sur nos sociétés.

Comme vous le savez sans doute, un préquel est sensé se lire après, mais il se trouve que je ne connaissais pas, et que je n’avais pas eu l’occasion d’entendre parler du film (vous aurez donc compris que je ne suis pas trop cet univers 😉 car celui-ci a été primé). En gros, tout le monde vous dira (et l’auteur lui-même) qu’il n’est pas nécessaire de l’avoir vu pour comprendre le livre, je le confirme. Mais voilà, en tant que néophyte (curieuse de surcroît) je vous confirme de même que, si vous êtes dans mon cas, voir le film est une bonne chose pour vous imprégner du décor, mais avoir lu le livre (ou du moins une partie) vous fera un bien fou pour comprendre le début du film. Quel sac de nœuds allez vous penser… Non non, je vous rassure : j’ai commencé à lire virtual revolution qui se passe en 2046 puis, n’y tenant plus j’ai regardé le film (qui lui se déroule un an après). Ayant suivi les deux en parallèle, je confirme qu’ils sont à la fois indépendants tout comme extrêmement liés, et bien liés.

Ce qui m’embête ? C’est que j’ai du mal maintenant à pouvoir parler de l’un sans l’autre, une histoire, deux supports, une quête se complétant bien. J’espère sincèrement que l’auteur ne me tiendra pas rigueur de ma témérité, celle qui m’oblige aujourd’hui à vous parler des deux ouvrages.

Dans l’écriture elle-même qui, comme d’habitude, est d’une grande fluidité, on comprend ici son coté cinématographique, cette facilité avec laquelle elle nous plonge dans le décor, nous montre les différentes facettes des mondes qu’elle décrit avec brio et réalisme (scénario et production du film ayant été faits par l’auteur, on voit les similitudes et la mise à l’écran de tout ce qui nous est décrit dans le roman).

Au-delà de cette dernière, nous avons aussi le mélange d’action et de réflexion. Tout s’enchaîne de façon assez prenante. Moi qui ne suis pas fan d’action, je dois avouer que je me suis laissé prendre au jeu avec une facilité surprenante. Toujours ballottée entre virtualité et réalité, j’ai réussi à me connecter aux cotés des personnages.

Les personnages d’ailleurs, parlons-en. Ils sont tous travaillés, ni trop, ni pas assez : ils ont tous leur caractère (pour la plupart bien trempé), leur identité propre, leur prise de conscience… Qui l’eut cru, on parle quand même de gens qui vivent au sein d’une société à 70% ancrée dans des mondes virtuels… La plongée dans ces mondes, ces verses, est extrêmement bien faite, bien pensée et bien pesée : pas trop de superflu mais assez de termes et d’actions qui nous laissent savoir que nous ne sommes pas dans le monde réel, le monde extérieur. Les femmes (Genna et Rei) tiennent une part importante, évoluent au même titre que le troisième personnage Nash (que l’on retrouve dans le film). J’ai trouvé ce coté intéressant et bien pensé : que les personnages soient hommes ou femmes, on ne voit pas ici de différence sexualisée et c’est plaisant ; les personnages son tous audacieux, courageux, assumés et en prise de conscience entre les mondes qui les définissent. Je n’ai d’ailleurs été rassurée qu’à la fin de l’ouvrage, quand j’ai lu le mot de l’auteur qui nous dit que les aventures de ces personnages ne sont donc pas terminées 😉

Ce que l’histoire quant à elle nous raconte ou nous démontre : nous avons là une vision assez « macabre » sur le chemin que prendrait notre monde. Est-ce vrai, est-ce en cours ou non ? Je vous laisse juge, mais l’intrigue est sacrément bien foutue. L’auteur a très bien géré l’immersion dans le cyberpunk : l’implication et l’impact de la technologie sur notre monde. Un black mirror qui nous propulse dans un monde où le virtuel remplace petit à petit le réel, où les gens, fatigués de se battre contre une vie qu’ils ne supportent plus, choisissent de se fondre dans les verses d’un jeu, où un système politique est moins controversé puisqu’il donne accès à un salaire universel laissant l’oisiveté et la « fugue » possible et légale… Bref, nous retrouvons là tout ce qui effraie mais aussi intrigue. Toute une étude (en arrière plan je rassure, nous sommes loin de l’essai philosophique) réalisée intelligemment sur la société moderne et une société futuriste qui n’est pas si éloignée (au moins dans les intentions).

Pour terminer, nous avons une attention particulière de l’auteur fort sympathique et très pratique pour les lecteurs du style « comme moi » : tous les termes sont expliqués et annotés et nous ne sommes du coup jamais perdus dans un fatras de champs lexicaux sur un récit du genre. Ce n’était donc pas pour me déplaire 😉

Vous l’aurez donc compris, si le dernier ouvrage lu de cet auteur (Backup) m’avait laissée un peu de marbre, j’ai beaucoup apprécié Virtual revolution qui se rapproche bien plus de ce que je recherche dans les récits. Nous avons là des personnages étudiés, une époque creusée, une intrigue posée… le tout avec brio et de façon totalement crédible. Bref, tout comme avec Outsphere, l’auteur m’a ici happée dans son univers et je suis impatiente de lire la suite des aventures de nos trois protagonistes, en espérant savoir ce qu’il se passe pour les personnages secondaires ayant somme toute leur importance 😉

Je profite donc de ces dernière lignes pour remercier l’auteur pour sa confiance renouvelée, ce fut là un très agréable moment de lecture !
Mon homme ayant vu le film, le voici lancé dans Outsphere… Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, voilà un nouveau lecteur converti 🙂

Bonne lecture à tous ! 🙂

Une réponse sur « Virtual revolution »

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :