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Chroniques polar

L’humanité en moins

Je referme à l’instant le roman noir de Karine Vivier. Un polar qui glace de par sa véracité. Les mots sont touchants, l’histoire est sombre et relève quasi d’un fait divers. C’est de loin ce qui fait le plus frémir.

Un p’tit résumé :
Que peut-il y avoir de commun entre une fillette, un ex-taulard et une mère de famille ?
« L’humanité en moins » met en scène trois personnages qui ont, à un moment de leur existence, perdu leur humanité aux yeux de la société. Trois personnages, trois récits parallèles, une même histoire. Un premier roman noir.

Nous sommes donc plongés en premier lieu dans le récit à travers les yeux d’une petite fille orpheline qui se languit des jours heureux passés auprès de son père décédé. On est submergés par la tristesse qu’elle dégage mais aussi par le rôle qu’elle incarne car, on l’apprend très vite, son père de substitution est un homme sauvage, malsain et violent qui n’attend d’elle que de l’aide pour accomplir ses noirs desseins.

Nous avons ensuite l’univers de Denis Papin qui nous est dépeint de façon un peu lugubre. Un homme marginal, peut-être un peu « faible d’esprit » qui est emprisonné pour avoir donné la mort à une fillette. Il aura passé dix ans de sa vie non pas à clamer son innocence mais plutôt à tenter d’expliquer son geste qui, au premier abord, n’avait pour lui rien de violent.

Nous continuons notre épopée dans la famille de Judith et Alain. Un couple démoli par la disparition de leur fille. Leur enfant qui aurait dû fêter à ce jour son huitième anniversaire a cessé de faire partie de leur vie suite à un « manque de vigilance de sa mère » que certains traiteront de mauvaise mère tandis que d’autres auront pitié de sa situation. Un couple qui se déchire à petit feu et dont le destin semble très vite scellé.

En quoi ces trois destins sont ils mêlés ?
Moi qui ne suis pas fan des polars auxquels je préfère les thrillers, j’ai passé un très bon moment de lecture avec cet écrit. La violence n’est présente que par les mots choisis, il n’y a pas de « trop », pas d’extravagance, pas de mensonges et ça fait du bien ! L’entrée dans l’intrigue se fait au bout de quelques mots seulement. Des mots justes, écrits avec soin, un langage courant qui nous rapproche un peu plus encore des personnages. Parlons-en des personnages dont on ne dit ni trop ni pas assez. On entre dans l’intimité du couple sans que cela ne soit du voyeurisme, on culpabilise de compatir avec cet ancien détenu et… on ne fait que s’enfoncer avec la fillette dans les méandres du mal, mal dont est capable l’Homme pour quelques minutes de plaisir.

Merci à l’auteure de m’avoir donner cette chance d’entrer dans son univers et de découvrir sa plume très agréable. Rien à redire sur ce roman sombre qui fait froid dans le dos de par son aplomb. Tout est à sa place et là où on l’attend. Je ne vous en dit pas plus, il ne faudrait pas non plus mâcher le travail du lecteur 😉 je vous conseille donc ce petit livre qui se lit vite avec un café (ou un verre de vin, on ne va pas se mentir).

Bonne lecture à tous ! 🙂

3 réponses sur « L’humanité en moins »

J’ai beaucoup hésité à lire ce livre mais avec du recul je ne l’ai pas fait. Cependant, je pense revenir sur ma décision, j’adore quand la tourmente est bien présente et bien décrite par un auteur (ça fait un peu sadique mais j’aime surtout la manière dont les émotions nous sont amenées ^^)

lol, je vois bien l’idée, et là justement, j’ai trouvé la venue du « drame » faite de façon originale et déstabilisante… C’est intéressant de voir comment c’est menée et on est partagé, du coup, j’ai bien ailé 😉

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