L’essence des ténèbres

Je referme juste ce qui sera certainement la dernière lecture de l’année (ou pas…), le thriller fantastique de Tom Clearlake, l’essence des ténèbres. Pour vous mettre en appétit, voilà le résumé :
La petite ville de St. Marys est frappée par des disparitions d’enfants inexpliquées. Cinq au total, en l’espace de quatre mois. Bien qu’aucun indice formel n’ait été relevé par les forces de police, tout porte à croire qu’il s’agit d’enlèvements. Le FBI est chargé du dossier.
L’agent spécial Eliott Cooper est envoyé sur place pour enquêter.
Peu à peu, il va être confronté à des faits qui ne relèveront plus de ses compétences d’agent, mais de sa capacité à lutter contre un mal obscur qui semble s’être emparé des forêts alentour de la ville.
Une nuit, Cooper va surprendre des pratiquantes d’un rituel de sorcellerie noire au cœur des forêts, dans des ruines aux propriétés très étranges. Au cours de ce rituel, elles tenteront de sacrifier la vie d’un enfant enlevé. Cooper interviendra et les neutralisera, mais il se retrouvera à son tour possédé par une force maléfique et inconnue…
Et ça n’est que le début de la descente aux enfers de l’agent Cooper…

Nous commençons donc notre lecture aux cotés de l’agent Cooper. Un des meilleurs, reconnu de tous pour son agilité et son intégrité, il est aussi considéré comme un très bon élément sur toutes ses enquêtes. À qui d’autre s’adresser quand on dénombre plusieurs disparitions dans une petite ville ? Le FBI est donc sur le coup et l’agent Cooper se trouve « pris au piège » de la solitude à travers les forêts alentours. Il mènera une enquête effrénée au sein de celles-ci pour comprendre pourquoi ces disparitions et pourquoi elles ne concernent que des enfants.  Nous trouvons déjà une ambiance glauque qui nous entraîne dans le pire des cauchemars : il se trouve que Cooper découvre lors de ses inspections des lieux une sorte de plateforme en pierre, vieille de plusieurs centaines sinon milliers d’années sans pouvoir en définir l’origine et encore moins ce à quoi servait ou sert ce lieu étrange. Nous verrons avec lui que la pierre est impressionnante, tant par sa taille que par sa composition. Perché sur ses rochers, il ne cesse de se questionner car, au détour d’une nuit, il voit à cet endroit précis un culte se dérouler. Un culte ensorcelant au cours duquel il ne connaît ni la langue pratiquée, ni le but. Le doute n’en devient que plus fort lorsque que Cooper se demande si oui ou non ce culte aurait un rapport direct ou indirect avec les disparitions.

Alors que la solitude pèse sur le personnage qui ne sait réellement à quoi s’attendre, l’auteur en profite pour nous faire une petite introspection. Nous découvrirons un peu plus le caractère singulier de Cooper et son univers.

Ce n’est que très peu de temps après ce début qui pourrait laisser un peu sceptique que tout s’enchaîne. Cooper devient un témoin clé de l’histoire puisqu’il revoit une célébration, ce culte si particulier dont il ne connaît pas les enjeux. Il perçoit alors un des enfants kidnappés entouré de trois femmes dont une lançant des incantations surprenantes. Au fil du temps, Cooper voit cette dernière se métamorphoser sans trop y croire et pense halluciner quant il se rend compte à quel point cette scène surréaliste est bien réelle. Quel est son rôle ? Que doit-il faire ? Doit-il seulement agir ?
Alors que la réponse lui semble assez claire, il coupe la cérémonie en cours pour tenter de sauver ce qui pouvait encore l’être mais se retrouve attaqué par une force, une ombre ténébreuse dont il ne connaît l’origine.

Nous avons du coup une étude du personnage qui s’intensifie. Quelle est cette ombre ? Pourquoi a-t-il été « choisi » ? Que doit-il faire ? De même, il a découvert comme une sorte de Grimoire, un livre épais écrit dans une langue symbolique qu’il ne reconnaît pas. Cooper est alors sensibilisé à sa nature profonde et doit comprendre cette situation qui le dépasse. Il fait appel à une collègue, l’agent Lauren Chambers, qui viendra le seconder dans cette aventure.

L’auteur amène tout au long de son écrit plusieurs personnages qui auront chacun leur importance mais on s’arrêtera sur ces deux-là qui vont être assez vite considérés comme les principaux au fil de la lecture. Nous avons encore une étude des personnages approfondie : on y voit leur passif commun, leur doute, leurs questionnements et leur ressenti sur la situation en train de se dérouler. L’intrigue s’élargit assez vite dans les premiers chapitres et ne nous laisse pas vraiment le temps de nous ennuyer. On commence une course contre la montre, l’ambiance devient oppressante et l’auteur tente de rationaliser l’inexplicable qui se déverse sur ses protagonistes via d’autres personnages. La plume est fluide, le suspense moins prenant pour les habitués du genre mais tellement agréable à la lecture qu’on en tourne quand même les pages avec impatience.

Arrivée aux deux tiers du roman, l’intrigue se resserre en étau et l’auteur nous mène là où il le souhaite avec une facilité déconcertante. Nous n’avons pas grand chose à faire à part le suivre, attendre de voir le sort qu’il nous réserve.
Une intrigue sympa, des personnages étudiés, un scénario bien ficelé… pas mal d’ingrédients sont en rendez-vous. Nous sommes plongés dans un monde où se côtoient guerres, épidémies, enjeux politiques et machinations en tout genre. Tout ça mené par une main de fer qui sait où elle va dès le début, ce qui est très plaisant.

Voilà que je sors un peu de ma zone de confort avec ce livre, mais je n’en regrette rien. Je remercie grandement l’auteur pour sa confiance et pour sa plume ! 🙂
Je vous souhaite à tous de prendre autant de plaisir à lire cet ouvrage que j’en ai eu 😉

Bonne lecture à tous !

 

 

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