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Chroniques thriller

Ma vie sera pire que la tienne

Je referme le roman noir de Williams Exbrayat, un roman à tiroir, court, d’une fluidité vraiment marquante.

Un petit résumé pour se mettre en appétit :
Quel est le point commun entre un looser amoureux, un bouledogue alcoolique nommé Disco Boy et une jolie hôtesse de casino ? Une sévère propension à être là au mauvais endroit, au mauvais moment. Ces trois-là n’étaient pas faits pour se rencontrer, encore moins pour évoluer en milieu hostile : des trafiquants de drogues, des braqueurs grimés en présidents, des flics retors et une bête qui hante la campagne. Tuer ou se faire tuer, telle est désormais leur seule alternative.

Ça vous parle ? À moi, oui. J’ai flashé sur ces quelques lignes et l’auteur m’a proposé son service de presse, je l’en remercie grandement.
D’ailleurs, quelques mots sur ce dernier : Williams Exbrayat est dompteur de livres en bibliothèque et auteur de polar. Il est le créateur de la série humoristico-policière Maddog qui met en scène un détective privé à la morale douteuse et à la gouaille fleurie. Chasse à l’épaulard, le deuxième volet de la série, a remporté le prix des lecteurs du livre numérique 2014. Il y a toujours un peu d’humour et beaucoup de noirceur dans son travail, comme en atteste son nouveau méfait : Ma vie sera pire que la tienne, un mélange détonant de roman noir, de novella et de pulp.

Alors voilà, comme dit plus haut, c’est une intrigue à tiroir. Bien ficelée, elle nous donne du fil à retordre et détonne. Elle se veut originale avec des personnages étudiés de façon précise tout en gardant un petit bout de mystère qu’on appréciera tout le long de l’écrit.

Dans une première partie, on découvre l’univers d’un trio un peu particulier, des petites frappes qui cambriolent « au gré du vent » afin de se garantir leur vie orgiaque. Oui, oui, on verra très vite que leur vie (du moins ce qu’on en connaît) est pas mal basée sur l’alcool… Un cambriolage certes, mais qui tourne mal. Le dernier en date en laisse un blessé, un sur le carreau et dans une situation très louche pour le troisième qui voit sa survie dans un deal avec le volé. Tel est pris qui croyait prendre, l’intrigue y est écrite de façon originale : nous aurons toute cette partie dont le protagoniste est le narrateur.

Une deuxième partie nous plonge dans un autre univers, aussi différent qu’il est similaire : là aussi, il est question de braquage, de braquage qui tourne mal. Nous aurons là trois gentleman cambrioleurs (et d’autres personnages secondaires, du moins à cette période de l’histoire) qui ont laissé des marques en tant que « présidents » sauveurs de République. Nous retrouvons donc Chirac, Sarkozy et Hollande dans une salle de casino en quête de leur butin. Les choses ne se passent du coup pas comme prévues, un mort, un blessé… Ce qui ne laisse rien présager de bon pour la suite.

Enfin, nous avons une troisième partie où tout s’explique, se croise et s’entremêle pour nous montrer à quel point l’auteur est sournois. On apprend que tout est lié, mais pas de la façon dont on y est habitué, il y a aussi de la distance… Je ne peux pas vous en dire trop, je n’ai aucune envie de vous dévoiler l’intrigue 🙂

Nous avons là une plume fluide, une écriture recherchée, un vocabulaire précis et très agréable à la lecture. Chaque partie est reliée, chaque personnage a sa place et, malgré une confusion première sur les personnages, leurs noms… On s’y retrouve très vite et on prend un malin plaisir à attendre de voir qui a fait quoi et ce qui va leur arriver !

Purement subjectivement, j’y ai trouvé une ambiance de situation (et non de style) entre Giébel et Chattam avec l’humour décapant et décalé d’un Hugues Laurie… D’ailleurs, qui a dit qu’on ne trouvait pas de pépite en dehors des classiques ? Je vous recommande ce thriller de 240 pages, sans fioritures, qui se lit vite et qui me laissera sans aucun doute son empreinte 😉

Bonne lecture !

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